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Belle, belle, belle Normandie
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30 août 2015

château de Regnéville, mais aussi, les églises, le Havre et les fours à chaux

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Les ruines du château de Regnéville sont situées dans le département français de la Manche sur la commune de Regnéville-sur-Mer, près de l'église, au bord du havre de la Sienne. La forteresse protégeait l'important port d'échouage que constituait Regnéville-sur-Mer, l'un des plus actifs du Cotentin pendant le Moyen Âge et jusqu'au XVIIe siècle.

Le château de Charles le Mauvais
En 1336, le fief de Regnéville passe dans les mains de la famille de Navarre. En 1349, Charles le Mauvais, roi de Navarre, hérite des possessions normandes de son père, le comte d’Évreux, Philippe III de Navarre. Il est probable que le château de Regnéville ait été reconstruit à cette époque. En 1364, Charles V monte sur le trône de France. Les bandes de Charles le Mauvais, alliées aux Anglais, tiennent la Normandie en s’appuyant sur d’innombrables châteaux. Celui de Regnéville connaît alors d’importants travaux de renforcement des fortifications.
Après la tentative d’empoisonnement du roi de France par un familier du roi de Navarre en mars 1378, Charles V envoie le duc de Bourgogne et le connétable du Guesclin se saisir des places fortes de Charles le Mauvais en Normandie. Ainsi, au début du mois de mai 1378, la forteresse de Regnéville est prise par les troupes du roi de France. Après la mort de Charles V en 1380, son fils Charles VI rend ses terres à Charles de Navarre.
En 1404, Charles III, fils du Mauvais, cède la Normandie au roi de France. Regnéville sort du patrimoine navarrais pour réintégrer définitivement le domaine royal.

L’occupation anglaise
En mars 1418, le duc de Glocester s’empare du château pour le compte du roi d’Angleterre Henri VI. Une cinquantaine d’hommes constitue la garnison de Regnéville à cette époque. L’occupation anglaise est très impopulaire et une résistance assez inorganisée se manifeste par des propos hostiles ou des agressions contre les soldats anglais.
En 1425, une grande opération est montée par les Anglais contre l’abbaye fortifiée du Mont-Saint-Michel et une partie de la flottille est rassemblée dans le port de Regnéville.
En 1435, le capitaine du château est Hue Spencer. C’est le bailli du Cotentin pour le roi d’Angleterre, véritable préfet cumulant de hautes fonctions administratives et le commandement militaire. Jusqu’en 1448, il fera de Regnéville sa résidence.
Le 19 septembre 1449, la forteresse est reprise aux Anglais par le connétable de Richemont avec l’armée du duc de Bretagne et l’aide d’une centaine de bourgeois de Coutances et des paysans de Regnéville. L’assaut laisse la forteresse éventrée du côté de la mer. L’année suivante, en 1450, à la suite de la bataille de Formigny, entre Isigny et Bayeux, les Anglais sont chassés de Normandie. Trois ans plus tard se termine la Guerre de Cent Ans.

La défense du château au Moyen Âge
Les garnisons qui défendaient le château de Regnéville sont toujours restées modestes : en moyenne 5 ou 6 hommes d’armes pour 15 archers ou arbalétriers, sous les ordres d’un capitaine. La faiblesse numérique de cette troupe suppose un certain agencement de la forteresse : concentration des défenses, chemins de ronde ininterrompus autour des courtines.
Des contrats d’engagements étaient passés entre le souverain et les capitaines. La solde de la garnison, composée de soldats professionnels, était assurée par le suzerain, roi de France, roi de Navarre ou roi d’Angleterre selon les époques.
Au début du XVe siècle, trois pièces d’artillerie sont fabriquées pour le château. Ces petits canons, appelés couleuvrines, projetaient des boulets de pierres de quatre livres.
Le château perd progressivement son rôle militaire dans la seconde partie du XVe siècle.

Le démantèlement du château
La guerre de Cent Ans laisse le château en triste état et il faut attendre Roulland de Gourfaleur en 1582 pour que débutent des travaux de remise en état. Le site de la basse-cour est fortement transformé et les douves recreusées.
En 1603, le fief de Regnéville est vendu à Isaac de Piennes, seigneur de Bricqueville. Celui-ci participe, depuis Regnéville, à une conspiration fomentée par le parti protestant qui se propose de soulever la Normandie pour faire diversion au siège de La Rochelle (1628).
En 1626, le roi Louis XIII de France ordonne la démolition des fortifications des villes et châteaux qui ne sont pas aux frontières ou jugées importantes pour le royaume. Le château de Regnéville n’était sans doute pas jugé bien dangereux puisqu’il faut attendre onze ans pour voir sa destruction. Après avoir subi de gros dommages lors d'une tempête en 1630, le château est rasé en 1637. Le donjon, rempli de poudre, éclate et se fend dans toute sa hauteur, tout au long de l’escalier à vis.
Le château n’aura plus alors qu’une fonction résidentielle et d’exploitation agricole et sera profondément remanié aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les seigneurs de Piennes habiteront le lieu jusqu'au XVIIIe siècle.
Au milieu du XIXe siècle, Victor Bunel installe une scierie mécanique de marbre dans l’ancienne basse-cour.
Le château de Regnéville est acquis par le Conseil général de la Manche en 1989, dans le cadre du réseau départemental des sites et musées de la Manche, et bénéficie d'une inscription cette même année et d’un classement au titre des Monuments historiques en 1991

Description
Le château médiéval de Regnéville, fondé au XIIe siècle3, est remanié aux XIVe et XVe siècles ; il était alors composé d’une « haute-cour » à l’est, dont les fondations ont été partiellement dégagées lors des fouilles effectuées de 1991 à 1993. La grande tour, dont il ne reste que deux des quatre flancs, était située au nord-est de cette haute-cour.
À l’ouest, face au havre, la « basse-cour » constituait à l’origine la résidence royale de Charles le Mauvais.

La Porte de la Mer
La Porte de Mer, qui desservait l’accès à l’ancien port de Regnéville, a été construite au XIVe siècle par l’évêque d’Avranches, Robert Porte, chancelier du roi de Navarre et « gardien à vie » du château de Regnéville. Elle recouvre alors un premier aménagement portuaire constitué d’un chemin d’échouage.
La Porte, qui a connu plusieurs modifications dans son histoire, était composée d’une suite de pont-levis et de ponts dormants. Un petit châtelet, formé d’un rez-de-chaussée de pierre, constituait une première porte fortifiée. Quelques éléments de la maçonnerie d’un piédroit de cette première porte subsistent. Le premier pont-levis qui permettait d’accéder à cette porte était peut-être double avec un passage pour les piétons et un autre pour les cavaliers et les charrois.

Le donjon du château, vu du côté mer

Le donjon
Le donjon de Regnéville, avec sa silhouette caractéristique, est devenu au fil des ans le symbole de la cité et son imposante masse domine les vestiges du château.
Malgré une architecture archaïque pour l’époque, le donjon semble bien avoir été érigé au XIVe siècle. Il reprend le plan carré et les contreforts d’angle si caractéristiques des monuments ou des donjons romans de Caen, Falaise, Norwich.
Implantée dans l’angle nord-est de la haute-cour du château, c’était une tour rectangulaire d’une trentaine de mètres de haut, dont l’épaisseur des murs dépassait les trois mètres. Quatre étages, dont trois voûtés, étaient desservis par un escalier à vis, refait au XVIe siècle, encore visible de nos jours. Au rez-de-chaussée, une cave servait à entreposer les réserves.
Au XVIe siècle, Roulland de Gourfaleur fait percer des baies dans les flancs ouest et sud du donjon. Ces ouvertures débouchaient sur un balcon supporté par une paire de grands corbeaux doubles en granit.

La basse-cour
Les destructions dues au siège de 1449 et un incendie au XVe siècle avaient ruiné la cour de l’enceinte basse du château. Cette basse-cour, qui traditionnellement se composait des écuries et des dépendances, abritait à l’origine la résidence du roi de Navarre.
À partir de 1582, Roulland de Gourfaleur entreprend des travaux pour sa remise en état. D’importantes reconstructions suivent également les destructions dues au démantèlement de 1637. La façade sur cour de l’aile nord de la basse-cour est réédifiée. Le premier étage de l’aile nord ouvrait directement sur la cour intérieure par deux portes desservies par une grande galerie à laquelle on accédait par un escalier extérieur.
La restauration du château, entreprise en 1994, cherche à redonner la physionomie de la basse-cour à la fin du XVIe siècle, sous Roulland de Gourfaleur.

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 Le château fut construit au pied du havre de Regnéville afin de protéger les nombreux marchands venus se mettre à l'abri dans le port d'échouage:

Au XIVème siècle, des bateaux venant de toute l'Europe occidentale se retrouvaient à Regnéville lors de la grande foire de Montmartin pour le commerce du vin, du tissu...

Un lieu majeur de la guerre de Cent Ans en Normandie: le château fut occupé par les anglais pendant environ 30 ans avant d'être libéré en 1449.

C'est lors des guerres de religion que le château fut rasé, en 1637.Différents propriétaires ont permi par la suite la restauration du lieu.

Le château-fort fut racheté par le Conseil général de la Manche en 1989 et classé Monument Historique en 1991.

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L'église Notre-Dame de Regnéville

elle est est dotée d'une tour-clocher massive, datée du XIIe siècle, classée Monument historique depuis 1937. Elle abrite de nombreuses œuvres classées à titre d'objets aux Monuments historique.

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L'église Saint-Étienne de Regnéville-sur-Mer est un édifice catholique de la Manche implantée au village de Grimouville.

Elle possède un toit en bâtière et une remarquable statue de saint Marcouf, en calcaire polychromé sous un repeint. Datée de la limite entre 14e et 15e siècles, elle est classée monument historique au titre objet le 24 juin 1975 

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 LE HAVRE DE REGNÉVILLE

LE PLUS GRAND PORT D’ÉCHOUAGE DE NORMANDIE

Depuis les Vikings qui venaient y abriter leurs drakkars et jusqu’au début du XXe siècle, le havre de Regnéville a toujours été un port d’échouage important où des milliers de bateaux sont venus commercer.
Allées et venues entretenaient alors, au gré des marées, un spectacle fascinant et sans cesse renouvelé. Aujourd’hui, ce sont quelques dizaines de plaisanciers audacieux qui prolongent cette tradition et trouvent encore le moyen d’éviter les bancs de sable de plus en plus nombreux qui risquent à terme d’empêcher toute navigation.
L’estuaire de la Sienne, avec sa riche histoire maritime, est-il donc condamné a disparaître ? Non, car il est possible, sans porter atteinte à l’environnement naturel des lieux, de renouer Voiliers avec cette vocation. Qu’ à nouveau, tous ces voiliers traditionnels – restaurés ou reconstruits à l’identique par de vrais passionnés de la mer et des bateaux – puissent revenir et échouer  dans le havre, quel beau défi pour l’avenir !
Un défi audacieux et sans nul doute profitable à l’ensemble du pays de Coutances.

Port d'échouage, mais souffrant aujourd'hui de l'ensablement de l'estuaire, le port de Regnéville fut autrefois actif avec le commerce de la chaux et la pêche des terre-neuvas. Aujourd'hui, il est surtout utilisé pour la plaisance.

Ouvrir à nouveau le chenal, en aidant la Sienne à retrouver un débouché naturel et plus régulier par la mise en place d’un habile dragage, serait faire preuve de bon sens. Non seulement cela réhabiliterait la navigation, mais encore – et surtout – assurerait aux riverains de Montmartin et à ceux de Hauteville-plage une meilleure sécurité face aux dangers bien réels de submersion dont les conséquences entraîneraient sans aucun doute des coûts très élevées.
C’est  dans le respect de l’environnement unique du havre de Regnéville  qu’il est temps de réagir sans préjugés au plus grand bénéfice de toute la communauté.

 Le havre de Regnéville est un estuaire de la côte ouest de la Manche formé par l'embouchure de la Soulles et de la Sienne.
Du confluent, au pont de la Roque, à la pointe d'Agon, qui le sépare de la mer, le havre s'étend sur 1 800 hectares, avec une profondeur de plus de 5 kilomètres, ce qui en fait le plus grand du Cotentin.
Vue générale.
Un site remarquable.
Le havre de Regnéville a été déclaré Site d'importance communautaire (SIC) le 12 juillet 2004, et Zone de protection spéciale (ZPS) le 8 mars 2006, au titre de sa grande valeur ornithologique par le ministère de l'Écologie et du développement durable au sein de la côte ouest du Cotentin, de Pirou à Bréhal, lié au programme Natura 2000. Tandis que la baie de Sienne est site naturel inscrit depuis le 24 août 1973, le havre a été décrété site classé le 1er janvier 1989. La havre est également une Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Un projet de désensablement du havre pour améliorer l'accès au mouillage est en cours d'étude mais semblerait aller contre les intérêts de protection du milieu naturel. Il serait question de déplacer le lit de la rivière et de modifier la structure de la pointe d'Agon, site pourtant protégé. Un mouvement d'opposition au projet s'est organisé pour sauvegarder ce site naturel d'exception.

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Fours à chaux du Rey
 
Regnéville-sur-Mer est un port d’échouage bordant le havre de la Sienne. La jetée naturelle formée par la presqu’île d’Agon fit de Regnéville-sur-Mer
l’un des ports les plus importants du Cotentin au Moyen Âge ; l’église Notre-Dame et le château, tous deux du XIIe siècle, sont les traces de ce passé
fameux. Le port continua à prospérer au XIXe et XXe siècle grâce à l’industrie de la chaux.

Les fours à chaux du Rey ont été construits entre 1852 et 1854 et ont servi une trentaine d'années.

Implanté sur l'exceptionnel ensemble des fours à chaux du Rey (XIXe siècle), le musée retrace l’histoire maritime et industrielle de Regnéville.
Les quatre fours à chaux et les vestiges de la bascule sont inscrits aux Monuments historiques

Ils ont été établis sur la base d'un brevet déposé par l'ingénieur nantais Pierre Simoneau. L'originalité du procédé Simoneau résidait dans la présence
d'un niveau de foyers intermédiaires qui permettent de cuire la chaux avec des fagots d'ajoncs ou de bruyères.

Les roches exploitées pour la fabrication de la chaux proviennent de la Formation du Calcaire de Montmartin-sur-Mer. Des roches témoins d'une
sédimentation carbonatée du Carbonifère inférieur (350 Ma environ, Paléozoïque)
Extrait de la notice de la carte géologique de Coutance : "Ces calcaires étaient essentiellement exploités pour la fabrication de la chaux qui
servait à l'amendement des terres, mais aussi pour la construction locale (moellons et pierre d'appareil). Leur extraction a culminé au XIX e (...)

Les quatre fours mesurent 12 mètres de hauteur.
Il s'agit de fours à feu continu, c'est à dire qu'ils fonctionnent en permanence. Ces grands fours utilisaient indifféremment le bois et le charbon.
Ils pouvaient produire jusqu'à 100 tonnes de chaux par jour.
Il faut environ 48 heures pour que les blocs de pierre se transforment en blocs de chaux.
Par le gueulard, l'ouverture située en haut, les chaufourniers chargent le four en alternant des couches de calcaire (de la pierre à chaux), extrait
des carrières locales, et des couches de charbon, arrivé par bateaux du Pays de Galles.
La pierre à chaux locale était embarquée pour la Bretagne ou les îles anglo-normandes.
La chaux fabriquée à Régneville-sur-Mer était utilisée pour l’amendement des sols agricoles, c'est-à-dire pour en corriger l’acidité et en améliorer
les qualités.

Un four à chaux traditionnel est une construction sur plan circulaire et de volume tronconique souvent aménagée au pied d'une déclivité pour permettre le chargement dans la partie haute.
Les parois internes de la cuve sont revêtues de matériaux réfractaires.
Dans la partie centrale, le chaufournier ménage un espace circulaire, la chambre de chauffe, autour de laquelle il empile les moellons calcaires. L'empilement des pierres va se poursuivre jusqu'au sommet.
Le chaufournier allume et entretient le feu au sein de la chambre de chauffe avec des fagoits ou des bourrées d'ajoncs. La cuisson dite intermittente et à longues flammes peut durer sept jours.
Les pierres calcaires sont alors transformées en chaux par la cuisson.

Chaque four fait apparaître trois niveaux : le niveau supérieur ou gueulard, le niveau inférieur ou espace de déchargement, et un niveau intermédiaire, situé au tiers inférieur du four et souligné deux mètres plus haut par le passage du plan carré de la base au plan circulaire des cheminées.
La chambre de surveillance qui s' y trouve communique avec l'intérieur du four par deux galeries-conduits équipées de foyers secondaires permettant de brûler l' ajonc.
La chaux est obtenue par la calcination du calcaire à une température d'environ 1000°C.
Le calcaire perd son gaz carbonique pendant la cuisson pour se transformer en chaux vive. Elle doit être hydratée pour être utilisée (on parle alors de chaux éteinte). En captant le gaz carbonique de l'air, la chaux redevient calcaire (principe du mortier).

La chaux
La chaux est un matériau depuis l'Antiquité, s'utilisant :
- comme mortier dans le bâtiment
- comme élément de l'agriculture corrigeant l'acidité des sols
- dans la sidérurgie
- dans le traitement des eaux
- en papeterie
- dans l'industrie sucrière
etc ...

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http://nanienormandie.canalblog.com/albums/chateau_de_regneville__mais_aussi__l_eglise__le_havre_et_les_fou/index.html

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