Chateau de Pirou
Vue du chateau
L'on peut se demander pourquoi un tel chateau dans un pays plat, alors que d'ordinaire les Barons du Moyen-Age choisissaient de préférance des escarpements naturels pour construire leurs donjons.
Si l'on a, au prix d'un tel dépoiement de douves et de retranchements, fondé cette forteresse redoutable, au milieu des "Mielles", c'est que précisément elle était indispensable pour protéger un havre formé par un cordon littoral, qui constituait un mouillage fort interressant pour des vaisseaux de faible tirant d'eau, comme l'étaient, par exemple, les Esnèques des Vikings du IX èsiècle.
première porte
deuxième porte
troisième porte
quatrième porte
Quand les Normands, nos pères, vinrent faire la conquète de ce pays, ceux d'entre euxqui s'emparèrent de cette contrée furent longtemps arrêtés par le chateau fort de Pirou. Le jugeant imprenable, ils renoncèrent à l'enlever d'assaut et , pour le réduire par la famine, ils en entreprirent le blocus.
C'est là qu'intervient la légende de Pirou
Si, en Normandie, les récits fantastiques sont légion, les lieux où ils se seraient déroulés le sont tout autant. Le château de Pirou, le château de Grâtot, la Cascade de Cance à Mortain, le trou Baligan à Flamanville ... font partie intégrante de ces histoires et légendes que l’on racontait jadis à la veillée.
A Pirou, dans la Manche, se dressent les murailles d’un très ancien château fort, aujourd’hui remarquablement restauré et ouvert aux visiteurs.
Les oies du château de Pirou
Du temps des invasions normandes, le château était habité par des fées qui n’étaient autres que les filles du seigneur de l’époque. Redoutant ces pillards, connus pour leur violence, elles décidèrent de s’échapper. A l’aide d’une formule contenue dans un vieux grimoire, elles se changèrent en oies, puis s’envolèrent quand parurent les premiers vikings. Lorsque ceux-ci pénétrèrent dans le château, ils ne trouvèrent qu’un vieillard qui ne put expliquer l’absence des habitants. Les vikings dévastèrent le château et brûlèrent le grimoire. Depuis cette époque, à chaque printemps, les oies reviennent dans l’espoir de reprendre leurs formes humaines grâce au vieux grimoire, puis repartent à l’automne faute de l’avoir retrouvé.
Le passage de ses migrateurs est probablement à l'origine de la lègende, mais le fait que celle ci prétende se rattacher aux invasions scandinaves est vraisemblablement un élément de vérité non négligeable.
Toutye légende peut renfermer des détails qui se rattache à l'histoire.
La légende est déjà bien vieille lorsque Robert de Pirou, au XIV è siècle, mettait un col d'oie comme cimier sur le heaume timbrant de ses armoiries.
chateau
le pont de pierre qui remplace le pont levis
vue de la cour intérieure
les douves
la tour de guet
idem
Les maîtres successifs de Pirou
Selon une tradition attestée dans la généalogie conservée au chartrier de Clairefontaine, la famille de Pirpo qui posséda le chateau du XI7 au XIV è siècle, descendrait de Serlon, fils ainé de tangrède de Hauteville et frère de Guillaume Bras-de-Fer, de Robert Guiscard et de Roger, les conquérants de la Calabre, de la Pouille et de la Sicile. En vertu de la coutume normande du droit d'aînesse, Serlon serait rester en Cotentin pour receuillir la succession paternelle, mais ayant épouser l'héritière du fief de Pirou, il aurait préféré se fixer dans le chateau de cette importante Seigneurie. Si elle ne peut être prouvée, la tradition mérite au moins d'être rapportée.
Sans être la Seigneurie la plus riche du territoire qui constitue l'actuel qui constitue l'actuel département de la Manche, Pirou était celle qui ciomportait le plus grand nombre de vassaux: pas moins d'une trentaine de fiefs et d'arrière-fiefs dont les importants honneur de Montpinchon et de Contrière. En temps de guerre, le sire de Pirou se trouvait à la tête d'une véritable petite armée,avec, sous ses ordres, six où sept autres chevaliers suivis, chacun de leurs hommes d'armes, archers et valets.De surcroît il fut, du XVè au XVII è siècle "capitaine garde-côtes hèrèdital du Pont de la Roque à Saint Germain sur Ay".
Un chevalier de Pirou avait pris part à la bataille de Hastings le &' octobre 1066 lors de la conquète de l'Angleterre. Sa famille reçut par la suite des possessions en Angleterre dans le Devon et le Somerset, notamment dans la paroisse de Stoke maintenant Stoke-Pero.
La lignée restée en Normandie a donné outre la branche ainée des Seigneurs de Pirou, lesdeux branches cadettes des seigneurs de Montpinchon et de Fermanville.
Pendant la guerre de Cent ans, le chateau changea plusieurs fois de mains. Le plus illustre de ses seigneurs fut alors un fameux chevalier, Jehan Falstld ( à Pirou, on prononçait "Fatout"), renommé pour sa bravoure, dont Sheakespire transforma la figure et le nom pour en faire Falstaff, le héros de "Henri V et des "Joyeuses commères de Windsor ".
La paix revenue, la branche ainée des Pirou était éteinte, le chateau passa, par voie d'héritage familial, aux du Bois, famille elle aussi de souche très ancienne, puis au milieu du XVIIIè siècle, aux Vassy qui le gardèrent jusqu'a la révolution. Ils le vendirent alors à Huguet de Sémonville qui, au XIXè siècle, le revendit à Quesnel-Morinière, bourgois de Coutances. Vers la fin du XVIII è ,le chateau de Pirou avait cessé d'être "habité noblement". Il devint une ferme; tout au long du XIXè sa décrépitude s'accentua; il était ,parait il, un vrai repaire de contrabandiers important du tabac de Jersey... et qui avaient tout intérêt à faire courir sur son compte de sinistres histoires de sorcellerie et de revenants. Il a fait par la suite l'objet de plusieus ventes successives.
Il est désormais la propriété d'une fondation reconnue d'utilité punlique.
tapisserie "conquête des pouilles"
détail
la chapelle
la boulangerie
les batiments
façade
sac de Pirou